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Les Authentiques Mouloudéens BARAKAT - SDF

Entre le Passé Légendaire et la Réalité Amère l’Espoir Demeure .

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The Authentic Mouloudéens

Le 12 Décembre 2016

Entre le Passé Légendaire et la Réalité Amère l’Espoir Demeure . 

Par Abdelhafid Bouhenna

Dans l’histoire et la vie de l’humanité entière, de chaque nation, de toute communauté de tout groupe social, il se trouve qu’il y ait des dates marquantes, ineffaçables et inoubliables pour avoir connu et enregistré des faits majeurs et des évènements grandioses ayant changé le cours de l’histoire de façon perpétuelle. 
La nation Algérienne n’est pas en reste, avec son histoire millénaire et mouvementée plusieurs  dates sont restées gravées dans la mémoire collective et individuelle. 
C’est le cas de cette sacrée journée en plein nuit coloniale ou fut allumée une bougie annonciatrice d’une nouvelle ère pour un peuple meurtri, opprimé, déraciné et méprisé par un colonisateur arrogant, raciste et criminel. 
Ainsi, comme dit l’adage, à toute chose malheur est bon, provoqué et blessé par les propos dévalorisants et moqueurs d’un militaire français à l’endroit de jeunes compatriotes qui jouaient avec des pelotes en chiffon à la place la régence(place des martyrs) en lui disant « dites donc, regardez le stade de colombes des Arabes », un jeune Algérien(feu Abderrahmane AOUF) à peine âgé de 19 ans décida avec un groupe d’amis de créer un club de football musulman et se fut fait la veille d’une fête sacrée, o combien chère aux Algériens, c’est l’anniversaire de la naissance du prophète Mohamed, que la prière et le salut soient sur lui. 
Tout bonnement, c’est dans la ville de la Casbah, cette citadelle mythique d’Alger, le 31 juillet 1921 que naquit le premier club musulman Algérien de football, le Mouloudia club Algérois. Quoi de mieux que d’être le premier enfant d’une famille, l’ainé celui par qui toute la joie et tout le bonheur arrivent et pour qui tous les sacrifices sont les bienvenus et de surcroit naitre dans un lieu historique et populaire ? C’est déjà un grand prestige. 
Doucement mais surement et en dépit des entraves et obstacles multiples dressés sur son chemin par l’administration coloniale et les clubs de l’occupant, ce club sportif à connotation profondément politique, patriotique et identitaire réussissait à s’imposer sur l’échiquier footballistique comme acteur principal et incontournable. 
C’est dans la douleur et la difficulté qu’on s’aguerrisse, se forge une personnalité et gagne en maturité, et le Mouloudia avait eu sa dose. Entamant sa marche triomphale dans le plus bas palier et essuyant une défaite humiliante pour son baptême de feu face à l’Elan de Bab el oued, il ne tarda pas à s’affirmer en conquérant sérieux et solide. Grimpant les échelons l’un après l’autre  et bousculant la hiérarchie établie jusqu’à son arrivée dans la cour des grands, la division d’honneur (élite) en 1936, où il jouait les tous premiers rôles et dictait souvent sa loi, aux ténors de l’époque à l’instar du GALLIA, de l’OHD et de l’ASSE. Dans une adversité rude et déloyale caractérisée par des pratiques antisportives à son encontre, on l’empêchait très souvent de terminer à la première loge d’où l’appellation ou l’étiquette « d’éternel second » qu’on lui avait collée. 
Il importe, peut être, de rappeler qu’il n’a jamais quitté cette scène des géants avant son retrait volontaire et définitif de la compétition en 1956, guerre de libération nationale oblige, où le club recense pas moins de 79 Chahid. 
Sur un autre plan, conscients, qu’ils étaient, de la difficulté pour leur club de luter tout seul dans un environnement extrêmement hostile, les dirigeants du Mouloudia incitaient, encourageaient leurs compatriotes et leur venaient en aide pour créer des clubs Musulmans un peu partout en Algérie. 
Un véritable tsunami footballistique se produisait alors avec des dizaines de clubs nés en trois décennies. Du Mouloudia chaabia 1921 au Mouloudia de Béjaia 1954, en passant par l’USMO 1926, le CSC 1926, le MOC 1939 et le MCO 1946, toutes les villes et villages d’Algérie s’étaient dotés chacun d’au moins un club Musulman. 
Menant sous le couvercle sportif un combat politique pluridimensionnel, il s’était investi dans des activités, culturelles, artistiques, éducationnelles et syndicales, devenant par la force des choses un espace et un moyen d’expression du combat identitaire et des aspirations de liberté du peuple Algérien. 
A titre d’exemple et non exhaustif, ce club n’avait-il pas cédé ses locaux, Nadi-Ettaraki (cercle du progrès) à l’association des oulémas ?  Le créateur des scouts musulmans n’est-il pas le Mouloudéen Mohamed BOURAS ? Dans le domaine artistique, les maitres du chant chaabi, tels elhadj El-Anka et hadj Mrizek, n’animaient-ils pas les soirées, dites « Nuits de Baghdad » au cercle du Mouloudia ?
Alors, que peut-on conclure sur ce Mouloudia de la période coloniale, sinon qu’il était, le digne représentant de tout un peuple ? Le catalyseur et la locomotive de l’action nationaliste, c’était, l’équipe nationale d’Algérie.
Durant la période postindépendance, disant le tout de suite, la vie du DOYEN n’était pas toute en rose, loin s’en faut, il a subi des coups très durs et non des moindres. Reprenant la compétition laborieusement durant les deux critériums 62/63 et 63/64, il a laissé apparaitre, au premier championnat national de la saison 64/65, des signes révélateurs d’une domination outrageuse qu’il allait assoir sur la compétition. Ce qui n’était pas du gout de certains haut placés  qui ont vite trouvé l’alibi d’une banale bagarre entre joueurs des deux Mouloudias(MCA/MCO) pour le suspendre et le faire descendre en division inférieure, libérant ainsi la voie à leur club préféré. 
Obligé de passer trois longues saisons au palier d’en bas (gèle de l’accession pendant trois ans), il regagne sa place parmi l’élite, la saison 68/69.
Comme les pionniers et gardiens du temple étaient encore là, le DOYEN a repris le chemin du succès et de la gloire avec une domination quasi-totale de la compétition locale pendant les années 70, assortie de deux retentissants succès en coupes maghrébines et couronnée par le premier titre international pour l’Algérie, la coupe d’Afrique des clubs champions et le triplet historique en 1976. 
La cerise sur le gâteau était incontestablement cette invitation en 1977, émanant du grand Real de Madrid pour le tournoi qu’il avait organisé en commémoration de ses 75 ans d’existence. Le Mouloudia avait laissé une très bonne impression sur et en dehors du terrain. 
Composée d’une pléiade de joueurs surdoués, disciplinés et amoureux des couleurs du club, encadrée par des dirigeants compétents, éducateurs et meneurs d’hommes hors pairs et pratiquant un football de haute gamme, très technique, plaisant, et résolument tourné vers l’offensive, Cette équipe était destinée à réaliser des exploits que personne n’aurait pu imaginer et elle en était vraiment capable. 
Ironie du sort !? La désillusion fut totale avec l’arrivée de la reforme sportive, nonobstant ses bienfaits pour le sport national en général, cette dernière était une fatalité pour ce club. En effet, des irresponsables au niveau de la SONATRACH devenue propriétaire du club avaient cassé l’équipe en mettant hors service son ossature pour une supposée condition d’âge, appliquée uniquement au Mouloudia. Encore une fois, on casse le DOYEN pour ouvrir la voie à son club favori pour régner sur le football national.  
Déraciné, coupé de son milieu naturel et banalisé, ses enfants écartés, son patrimoine dilapidé et c’est la grande décadence du club le plus populaire d’Algérie, voire même d’Afrique, qui n’a plus relevé la tête, avant de sombrer complètement dans une clochardisation qui a fait de lui un club quelconque géré par des incompétents, miné par le clanisme et les scandales jusqu’à devenir la risée de tout le monde. En un mot, c’est le géant aux pieds d’argile, jouant les seconds rôles avec à la clef deux relégations. Quel triste sort pour un symbole de toute une nation ?!!! 
Le Mouloudia, n’est pas seulement le football, c’est aussi toutes les autres disciplines dont les sections ont été confisquées en vertu du protocole de la honte de 2008, mais ça c’est un autre débat. Donc, si on a trop focalisé sur le sport roi c’est qu’il est, à juste titre, la vitrine qui véhicule et représente mieux l’image du DOYEN.      
Bien que c’est toujours un immense plaisir d’écrire sur cette légende vivante, cette étoile qui a brillé de mille feux dans le ciel d’Alger pour que sa lumière s’étend ensuite à tout le pays voire même à toute l’Afrique du nord comme l’avait si bien illustré feu hadj Mrizek dans sa chanson glorifiant le Mouloudia « toi qui veut faire du sport, fait le au Mouloudia leur club est le plus célèbre dans le nord Africain…. ». 
Ce rappel bref de la genèse de la grande et brillante histoire de ce monument national n’est pas une fin en soi, mais un moyen pour rafraichir la mémoire aussi bien aux ennemis du DOYEN Qu’à ses amis. 
D’une part, rappeler aux premiers qu’on a tourné la page sans la déchirer et que dorénavant toucher, nuire, ou porter préjudice au DOYEN serait considéré comme un crime impardonnable et imprescriptible. D’autre part, lancer aux seconds un appel pressant, un cri de détresse, en leur disant, Mouloudéens, hommes fideles du DOYEN, réveillez-vous, levez-vous, unissez-vous,  le Monument vous appelle, il est en danger. 
Ce rappel est aussi un prélude pour mettre en évidence la nécessité absolue d’une prise de conscience et de l’engagement d’une opération de grande envergure dans toutes les directions pour sauvegarder, ressusciter, revaloriser et émanciper ce grand patrimoine national.
S’agissant du club le plus populaire, par excellence, son capital, sa richesse inépuisable et impérissable, réside dans son peuple. Chose qu’il faut préserver, consolider et développer. S’il est vrai que le Mouloudia est fondé à la Casbah d’Alger, sa maison natale et ancestrale, et qu’il est tout à fait naturel d’en faire sa référence, il n’en demeure pas moins, qu’il est un club national aimé et estimé à travers tout le territoire national et même au-delà des frontières, ce qui représente une double fierté. 
A ce chapitre, un message de sensibilisation s’impose à l’endroit d’une catégorie de jeunes supporteurs qui, inconsciemment, réagissent mal lorsqu’ils subissent des injustices et nuisent involontairement à l’image de marque du club. Tenir des propos injurieux, méprisants et diffamatoires envers la population d’une région ou d’une localité quelconque, ne profite jamais à l’intérêt du Mouloudia. Bien au contraire, ça blesse et met en difficulté les fideles du club au niveau de ces endroits. Ne soyez pas comme ces mauvais prédicateurs qui au lieu d’attirer les gens vers leur religion, les font fuir par leur inapproprié discours. Le DOYEN des clubs Algériens et plus grand que tout le monde, et on doit tous s’unir au tour de lui et œuvrer tous ensemble pour sa renaissance.        
Enfin, La voie du salut pour le DOYEN, et le passage obligé pour qu'il renaisse de ses cendres, reprenne ses lettres de noblesses et redevenir ce club huppé et respecté, cette équipe modèle au jeux spectaculaire résolument tourné vers l’offensive, cette école produisant des joueurs d’exception, cette orchestre qui fascine, enchante et gratifie les adeptes du jeux à onze de véritables symphonies footballistiques, réside à mon avis dans une refonte globale et profonde basée sur la structuration du club en le nettoyant définitivement de toutes les incompétences et les pourritures, le dotant d'un staff de dirigeants administratifs et techniques, compétents, fidèles et dévoués en mesure de faire aboutir les revendications, somme toutes légitimes, de toute la famille du DOYEN, celles de voir ce club qui n'est autre que le père du sport et du football en Algérie, recouvrer ses droits et bénéficier de la considération et des égards qui lui sont dus et par conséquent mettre fin à cette situation honteuse de club SDF en récupérant ses stades, je dis bien ses stades(5 juillet, Bologhine et Farhani), engager la construction d'un centre de formation, d'un siège, d'un hôtel et d'un musé.  Organiser et structurer les supporteurs du club à l’échelle nationale et leur donner un canal et un espace d’information et de communication. Je pense que c'est à ce prix qu'on peut espérer revoir le DOYEN des clubs Algériens, sur la voie du rayonnement et du triomphe et s’installer durablement aux plus hautes cimes du football au niveau national et continental.
Abdelhafid Bouhenna

                                                                                    Pizap com14704907763465

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